Le Conseil scientifique du Collège national des généralistes enseignants (CNGE) a pris une position claire concernant l’utilisation d’antibiotiques dans les angines non compliquées. Il estime que leur utilisation doit être limitée, même lorsque le diagnostic rapide (TDR) identifie la présence de bactéries. Cette position repose sur l’évidence que de nombreux cas d’angine ne requièrent pas d’antibiothérapie et que l’usage excessif d’antibiotiques présente des risques à long terme, notamment en termes de résistance bactérienne.
Selon le CNGE, les angines non compliquées, qu’elles soient d’origine virale ou bactérienne, peuvent souvent être gérées efficacement sans l’utilisation systématique d’antibiotiques. Leur recommandation s’appuie sur une multitude d’études démontrant que la majorité des cas peuvent être traités avec des soins symptomatiques seuls, tels que les analgésiques et les mesures de confort. De plus, le TDR peut produire des résultats faussement positifs, entraînant une prescription d’antibiotiques injustifiée. La résistance aux antibiotiques est l’un des principaux problèmes mondiaux de santé publique. Cette résistance est alimentée par l’utilisation excessive ou inappropriée des antibiotiques, qui encourage les bactéries à muter et à développer des mécanismes de défense. Les organismes résistants rendent les infections plus difficiles à traiter et augmentent le risque de complications, hospitalisations et mortalité.
Le CNGE souligne également que les antibiotiques ne sont pas toujours efficaces contre les bactéries responsables des angines et peuvent parfois être contre-productifs. Certains antibiotiques provoquent des effets secondaires, allant de réactions allergiques légères à des troubles gastro-intestinaux sévères. Ces risques associés à l’utilisation d’antibiotiques doivent être pesés par rapport aux bénéfices dans les cas d’angine non compliquée.
Les médecins généralistes doivent être encouragés à suivre les recommandations du CNGE en évitant de prescrire des antibiotiques dans les situations où les preuves cliniques ne justifient pas leur utilisation. Les patients, de leur côté, doivent être éduqués sur les dangers d’une antibiothérapie inutile et comprendre que leur état de santé peut souvent être amélioré avec des traitements symptomatiques et des remèdes maison.
En conclusion, le CNGE préconise la prudence dans l’utilisation des antibiotiques pour traiter les angines non compliquées. Cette approche vise à protéger l’efficacité des antibiotiques pour les générations futures en évitant leur utilisation excessive aujourd’hui.